Dans une relecture contemporaine de Nick Dear, le Théâtre du Trident en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier, nous présentait hier au Grand Théâtre de Québec, la pièce Frankenstein.
Écrite par Mary Shelley en 1818, qui avait alors seulement 21 ans, cette œuvre défie le temps grâce à l’adaptation théâtrale qu’en a faite son auteur en 2011, dans une mise en scène faite par nulle autre que Danny Boyle (Ferrovipathes, 28 jours plus tard, Le pouilleux millionnaire) au Théâtre National de Londres. Traduite brillamment en français par Maryse Warda et mise en scène par Jean Leclerc, cette pièce présentée à la salle Octave Crémazie nous amène à découvrir Frankenstein sous des angles bien différents.
Dès le début de la pièce, nous devenons captifs à la naissance de la créature seule sur la scène, s’agitant doucement, puis gesticulant et grimaçant, pour ensuite être remplie de spasmes et émettre des sons. Impossible de la trouver hideuse, nous assistons à son évolution, à son rejet, aux paradoxes du bien et du mal, du beau et du laid et jusqu’où les limites de la science peuvent se rendre. Parsemée de quelques clins d’œil à l’évolution de la femme dans la société, la parole est cette fois-ci donnée à la créature et à ses émotions, aussi belles que mauvaises. N’est-il pas vrai que nous apprenons par les gestes qui nous sont montrés?
J’ai été bouleversée par cette pièce fascinante, autant par les décors que le jeu des comédiens. Et que dire des textes qui nous ramènent à l’essentiel de la vie, nous questionnent, nous émeuvent et nous tiraillent. Je ne peux passer sous silence le jeu magistral de Christian Michaud, qui incarne Frankenstein pour la première médiatique. Je vous recommande d’aller voir cette magnifique adaptation du roman de Mary Shelley présentée au Grand Théâtre de Québec jusqu’au 9 février, et au Théâtre Denise-Pelletier du 13 mars au 12 avril 2013.
« Dieu créa l’homme à son image et l’homme se prit pour un dieu et voulut se recréer lui-même… »
Crédit photos : Yves Laroche
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