Il n’y a pas d’âge pour tomber en amour, encore plus avec un chanteur des années 40 et 50. C’est ce qui a poussé Marie-Noëlle Claveau à rendre hommage à Fernand Robidoux, un chanteur québécois qui propose du jazz francophone. Pour ce faire, elle nous offre Chansons charmantes et m’en a parlé avec passion.
Vouloir chanter du jazz en français, c’est tout un défi. Mais c’est celui qu’a décidé de relever Marie-Noëlle Claveau. « Cela fait des années que je chante du jazz. En 2008, j’ai sorti un premier album. Au début de 2012, soit quatre ans plus tard, j’avais le goût de proposer un deuxième album, mais je n’avais pas forcément d’idées précises en tête. Ce que je voulais, c’était chanter du jazz en français. Et puis j’avais une folle envie de faire plaisir à la génération de mes parents. Je ne sais pas pourquoi. Pour moi, ce sont des gens qui aiment écouter de la bonne musique, sortir dans de beaux endroits et profiter de la vie en douceur. J’avais le goût de leur offrir quelque chose d’une certaine manière ».
C’est le hasard qui a finalement amené Marie-Noëlle Claveau à aller au bout de son envie. « Début 2012, j’ai été malade. J’ai dû reposer mes cordes vocales pendant trois mois. Je ne pouvais pas chanter ni donner des cours de chant. Alors j’ai pris le temps d’écouter de la musique. Et par hasard, je suis tombée sur plusieurs chansons de Fernand Robidoux. J’aimais les mélodies et l’ambiance qui s’en dégageait. J’ai commencé à faire des recherches sur l’homme et sur son œuvre. Et puis un jour, je l’écoutais dans mon salon et mon conjoint est entré. Il m’a prise dans ses bras et m’a fait danser. Et là, je lui ai dit que c’est exactement ce que je voulais faire : proposer un disque qui donnerait aux gens le goût de danser tout simplement, dans une ambiance feutrée et charmante ».
C’est pour rappeler cette ambiance que Marie-Noëlle Claveau a intitulé son album Chansons charmantes. « Pour moi, c’est vraiment l’ambiance qui se dégage de ces chansons. Il y a un côté feutré, un côté romantique et enivrant du charme des débuts. En plus, les gens qui m’entourent me disent fréquemment que je suis une personne charmante. J’aimais donc le double clin d’œil ».
La chanteuse a été tellement touchée par la poésie de Fernand Robidoux, qu’elle avait envie de partager son projet avec le fils de celui-ci. « En apprenant des choses sur le père, j’ai découvert le fils et j’avais la perception que son nom m’était familier. Par la suite, j’ai constaté qu’il était l’arrangeur des musiques de Passe-Partout, qu’il avait participé à l’écriture de l’album Jaune de Jean-Pierre Ferland, qu’il avait signé des chansons de Léonard Cohen et même collaboré sur le dernier album de Pierre Lapointe. Je lui ai finalement parlé de mon projet et il a accepté de le parrainer, d’une certaine manière ». Les deux artistes chantent en duo sur la pièce Je croyais qui a été l’un des plus grands succès de Fernand Robidoux. « Je crois que c’est un cadeau que l’on s’est fait à tous les deux », explique la jeune femme, soulignant que ce projet les a amenés à devenir amis. « Le connaître m’a permis de mieux connaître son père et je pense que cela m’a aidée pour l’interprétation des chansons ».
Ce projet a en tout cas été l’occasion pour Marie-Noëlle Claveau de vivre des moments intenses. « Mais pas juste au niveau musical. J’ai l’impression que ce disque a fait naître en moi une certaine émotivité. Je suis d’ailleurs très émotive à l’issue de ce très long voyage. Je suis non seulement fière de cet album, mais je suis convaincue que cette émotion qui est née m’a fait évoluer comme personne ». Celle qui croit plus que jamais que le jazz a sa place sur la scène musicale en 2013, espère faire découvrir l’œuvre de Fernand Robidoux à travers le Québec. Nos grands auteurs méritent cet honneur, et ce, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui.
Pour plus d’informations : www.marienoelleclaveau.com
Crédit photo : Michel Johnson
chanteur a écrit
Très belle artiste avec un talent qu’envieraient beaucoup de chanteur