Pour son troisième film, le réalisateur Daniel Roby a vu les choses en grand. Après La peau blanche et Funkytown, le cinéaste s’attaque à un film d’époque à tendance biographique. Il met à l’écran l’histoire d’un héros québécois : Louis Cyr soit l’homme le plus fort connu jusqu’à ce jour.
C’est à l’Auberge Saint-Gabriel dans le Vieux-Montréal que se trouvaient le réalisateur Daniel Roby, le scénariste Sylvain Guy et les acteurs Antoine Bertrand, Rose-Maïté Erkoreka, Guillaume Cyr et Gilbert Sicotte dans le but de répondre aux questions des médias présents.
Le film, à l’affiche le 12 juillet prochain, relate la vie de Louis Cyr (interprété par Antoine Bertrand) au travers ses exploits professionnels, mais aussi à travers sa vie personnelle, moins connue du public. Le scénariste explique que « Ce qui a été difficile a été de trouver un angle à cette histoire-là, car Louis Cyr c’est quelqu’un qui gagnait tout le temps. C’était un winner qui réussissait dans tout. Un moment donné, écrire l’histoire d’un winner c’est plate. Ça a été un problème longtemps, jusqu’à ce que je tombe sur un article de journal où Louis Cyr disait : je suis riche, adulé, au sommet de ma carrière, mais je suis ignorant. Du moment où j’ai vu qu’il avait un tel complexe face à son analphabétisme, ça m’a donné mon histoire ».
En effet, Louis Cyr se sentait dévalorisé vis-à-vis sa femme (jouée dans le film par Rose-Maïté Erkoreka) qui était très instruite. Cet aspect est mis à l’avant-plan par le scénariste. L’actrice décrit son personnage comme étant « Une femme forte et particulière pour l’époque, car elle est cultivée, contrairement à son mari. Elle a l’énergie d’une femme de tête sans être antipathique. Louis Cyr et Mélina Comptois, c’est une belle histoire d’amour. Elle aime son mari, l’admire beaucoup et vice versa ».
Le film a été un réel défi pour les acteurs Antoine Bertrand et Guillaume Cyr, ce dernier interprétant Horace Barré, le bras droit et ami de Louis Cyr. Devant jouer tous deux des hommes forts, ils ont dû s’entraîner de manière intensive. Ayant déjà travaillé ensemble dans le passé, les deux acteurs ont profité de ce lien de complicité déjà établi afin de se motiver mutuellement lors des entraînements très exigeants. Malgré le recours à de nombreux effets spéciaux, le tournage était tout de même très demandant physiquement. Antoine Bertrand explique que « Tout a été difficile, mais tout a été gratifiant. Il n’y avait rien de facile, c’est pour ça que je dis qu’il n’y aura plus de journée de tournage qui va me paraître difficile dans ma vie future ».
Pour ajouter à la complexité du film, l’équipe n’avait que 33 jours pour tourner, ce qui est très peu, compte tenu de tous les détails que requiert un film d’époque. Gilbert Sicotte précise la complexité de la chose : « C’est toujours plus compliqué faire un film d’époque. Tout d’abord, c’est long au niveau du travail. Les maquillages commencent à 4h du matin et les tournages finissent tard. Tout est plus compliqué. Il faut faire attention à tout : les cheveux, la moustache, les costumes, les décors, les lieux, etc. C’est plus exigeant, mais je pense que quand c’est réussi, c’est fantastique. On sort un peu du quotidien, dans un monde qu’on ne peut pas voir facilement ».
Les artisans du film étaient tous d’accord sur plusieurs points : toute l’équipe a fait preuve d’une entraide incroyable sur le plateau de tournage, le travail d’équipe était très présent tout au long de l’aventure et tous sont extrêmement fiers et émus du résultat final. Guillaume Cyr avouait même avoir versé une larme à la fin du visionnement. Ce dernier était très confiant quant à la réaction du public : « Je pense que ça va être un film qui va être très apprécié. C’est un film que les Québécois vont être fiers de voir non seulement parce qu’on raconte l’épopée d’un des Québécois les plus célèbres ayant le plus réussi (si on pense que Céline Dion est hot, c’est rien comparé à Louis Cyr), mais ils vont aussi être fiers de voir l’ampleur du film et vont pouvoir se dire : Mon Dieu! On est capable de faire des films comme ça au Québec! »
Avec Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde, le réalisateur souhaitait raviver un sentiment de fierté auprès des Québécois : « Dans la fin des années 1800, le peuple québécois en arrachait vraiment beaucoup. Ils étaient du cheap labor dans les usines, des cultivateurs, des bûcherons. Ce n’était pas une vie facile et il y a un Québécois qui refuse de se faire exploiter et qui exige de se faire respecter au même niveau que n’importe qui d’autre. C’est révolutionnaire comme attitude. Je trouve que toute sa vie, Louis Cyr a voulu transmettre ce message-là aux Québécois; de dire qu’on vaut quelque chose, et qu’on peut réussir. Je trouve que c’est un message extraordinaire, autant pour les années 1800 que pour aujourd’hui ».
Antoine Bertrand, tête d’affiche du film, est très honoré d’avoir pu jouer un tel personnage : « Louis Cyr, c’est un gars qui a rendu son peuple fier à l’époque. J’aimerais qu’aujourd’hui, on ait encore cette capacité-là. Je souhaite que Louis Cyr soit encore capable, 100 ans après sa mort, de nous rendre fier d’être canadiens-français ».
Louis Cyr, l’homme le plus fort du monde sera à l’affiche le 12 juillet prochain.
Martine Bernard a écrit
Article très intéressant qui me donne le goût d’aller voir le film….
bravo à la journaliste!