Jeudi soir le 27 avril dernier, le chanteur, conteur et troubadour à guitare Jonathan Savage a lancé son 3e album, Appalaches et Hochelaga au Verre Bouteille. Avant sa prestation, il s’est assis avec nous, l’espace d’un instant, afin de nous parler de la gestation de son album, de sa grande fierté pour celui-ci et de la place du texte et de l’imaginaire qu’il tire du conte dans ses chansons.
L’idée derrière Appalaches et Hochelaga remonte à aussi loin que la période de Très honorable, son 2e album lancé en 2012. « On avait fini l’enregistrement, je n’avais plus de sous pour terminer le mixage et le sortir. Mais, il était enregistré. Alors, j’étais content. 2012 arrivé, je commençais à penser à Appalaches et Hochelaga, qui est mon 3e album. Alors, je me suis dit que, pour qu’il soit considéré comme le 3e, il fallait bien que je sorte le 2e! » Toutefois, il s’est écoulé un long moment entre les deux albums car la chanson ne lui permet pas encore de gagner sa vie. D’autant plus qu’il paie ses créations de ses poches : « J’ai attendu longtemps entre les deux albums parce que je travaille beaucoup : j’ai un travail alimentaire pour gagner ma vie et je paie moi-même la conception de mes albums », révèle-t-il. « C’est beaucoup d’émotions un disque, tant dans la tête que dans le portefeuille. Il faut que je finisse le précédent avant de pouvoir faire le suivant! » Néanmoins, en dépit des contraintes, il a réussi à accoucher de son 3e album.
AAprès avoir composé et écrit les chansons, le processus en route vers Appalaches et Hochelaga a été mis en branle au début de l’année. Le résultat final est sensationnel, selon Jonathan. Il n’a que des éloges à l’endroit de José Major, son « chef d’État-Major et commandant de ses armées bombardant de l’amour » qui a réalisé son album. « José a travaillé très fort, je tiens à lui donner le crédit. Il a choisi les musiciens et il a réalisé l’album. Il a réuni une équipe de fou et on est arrivés en studio fin janvier. En cinq jours, on a fait les chansons avec les garçons. C’était vraiment impressionnant de les voir aller. C’était un honneur pour moi de les voir s’approprier mes chansons », s’extasie-t-il. Il est admiratif devant la tournure qu’ont pris ses compositions à la guitare et au crayon grâce à la touche du réalisateur de son album : « Ça emmène mes chansons ailleurs parce que moi, je suis habitué à être tout seul : je gratte tout seul, je fais de la scène tout seul, je fais mes compositions seul tout le temps », explique-t-il. « Alors quand je fais un album, j’ai le goût, justement, d’aller ailleurs. C’est pour ça que j’approche des virtuoses comme ça. Moi-même, en studio, je suis comme un enfant à Noël! » Par ailleurs, il avait hâte de présenter le résultat de ce labeur lors de son spectacle de lancement ce jeudi dernier.
Mais, que seraient ses chansons sans des textes qui racontent une bonne histoire? À l’instar de ses idoles Brassens, Cash, Brel et Vigneault, Jonathan Savage accorde beaucoup d’importance aux paroles et à ce qu’elles racontent dans les chansons : « C’est vraiment l’écriture qui me passionne le plus. Ce sont vraiment les mots qui m’allument. J’adore faire des arrangements, j’adore faire du studio, mais il n’y a pas plus grand bonheur pour moi que d’être assis à une table avec plein de feuilles de papier, plein de notes, des dictionnaires et faire des jeux de mots. J’adore les mots! » Une originalité dans l’écriture qui lui sert bien dans une autre de ses passions : le conte. C’est par hasard qu’il a commencé à conter : « J’adore le conte, mais celui-ci est arrivé un peu comme ça : c’est à force de me promener tout seul avec ma guitare pour présenter mes chansons. Ça finissait que ça durait 10-15 minutes, la présentation, et il arrivait toutes sortes de jeux de mots, de nouvelles histoires ». C’est ainsi qu’il est arrivé avec un spectacle de contes, Les nouvelles aventures de l’Inénarrable Jonathan Savage en 2016 : « Avec mon spectacle de contes, je suis un genre de super-héros un peu looser qui est l’Inénarrable. C’est un terme qui est apparu une fois dans Le Devoir pour parler d’un de mes concerts et j’avais gardé l’idée en tête ». En somme, les mots lui permettent de stimuler son imagination et de se créer un univers qui lui est propre.
Bref, après sa prestation de lancement au Verre Bouteille, Jonathan Savage parcourra les routes du Québec afin de promouvoir son album. Rendez-vous sur sa page Facebook afin de connaître ses prochaines dates de tournée. Également, visionnez ci-dessous sa vidéo promotionnelle tirée de sa chaîne YouTube.
Crédit photo : Martine Lavoie
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