« Un gala de cinéma nouvelle génération », tels sont les mots qui pourraient décrire la soirée du 4 juin dernier, prenant place au Studio 42 de la Maison de Radio-Canada. Le Gala Québec Cinéma s’est refait une beauté en utilisant un style à la « Golden Globes » et en mettant de côté tout souvenir (ex Jutra) des années passées. Dès les premières minutes, les animatrices Édith Cochrane et Guylaine Tremblay ont blagué un peu en nous affirmant que c’était le premier Gala Québec Cinéma et que rien n’avait eu lieu dans le passé. Une première édition pour ce « nouveau » gala, mais une édition purement québécoise et riche en diversité.
De nouveaux visages, de nouvelles catégories et une sélection variée de films, toute une recette pour bien réussir cette soirée, lors de laquelle 12 prix Iris ont été remis. Non seulement on venait chercher le public avec des films populaires aux acteurs connus, mais il y avait aussi place à des femmes, à des réalisateurs et acteurs d’autres cultures et des œuvres d’auteurs incroyables. L’importance de notre identité et de son évolution avait une grande place lors de la soirée. En plus des animatrices ayant accordé un numéro à l’importance des femmes dans le cinéma, plusieurs artistes défilant sur le tapis rouge nous ont confié leurs pensées vis-à-vis cette génération de femmes faisant du cinéma, tant devant que derrière la caméra.
« J’ai su que la SODEC allait octroyer autant de films aux femmes qu’aux hommes, et je trouve ça incroyable! J’espère que les écoles de cinéma vont former autant d’hommes que de femmes. On n’aura pas le choix d’avoir autant de projets féminins et masculins, c’est exceptionnel! Il y a autant de rôles forts pour les femmes, ça s’en vient très bien! Pour ma part, j’ai tellement eu un bon rôle fort et complexe, j’ai vraiment été choyée. Et je pense qu’il va y en avoir de plus en plus, et avec les mesures d’équité qui sont prises, j’ai vraiment confiance », nous affirmait Mylène Mckay, la gagnante de la meilleure performance pour un premier rôle féminin pour le film Nelly.
Cette année ont été mis à l’avant-plan l’excellence des réalisations québécoises et leur succès ici ainsi qu’ailleurs dans le monde. C’était unanime : que ce soit avec les remerciements de plusieurs artisans ou les paroles des célébrités sur le tapis rouge, le cinéma québécois est un mouvement identitaire propre à notre culture. Xavier Dolan mentionnait « qu’il faut se battre pour notre identité et notre culture, et c’est maintenant » dans son dernier mot de la soirée et rien ne pourrait mieux résumer les pensées de nos artistes. Sophie Nélisse et Lou-Pascal Tremblay (1:54, Yan England) nous disaient voir le cinéma québécois comme « un mouvement culturel et une façon de s’exprimer. Pour avoir voyagé énormément avec ce film-là (1:54) et avoir vu ce qui se faisait ailleurs, c’est vraiment une façon de témoigner notre culture à nous. On a un type de film particulier, une approche tant dans la réalisation que dans les sujets. C’est authentique à ce qu’on est ».
Plusieurs moments marquants on aussi eu lieu durant la soirée. Que ce soit le baiser du début entre les deux animatrices, le numéro hommage de Patrick Watson aux défunts du cinéma de l’année 2016-2017 ou le numéro comique de Pier-Luc Funk et Léane Labrèche-Dor, cette nouvelle édition a définitivement installé une ambiance de plaisir dans notre télévision! Mais selon moi, c’est l’importance donnée à l’art du cinéma, aux artisans et à la grande diversité dans les œuvres et rôles qui a fait en sorte de donner à ce nouveau départ une grande réussite. C’est le début d’une nouvelle ère cinématographique qui en a beaucoup à nous offrir. Québec Cinéma, bravo!
Les lauréats du Gala Québec Cinéma 2017
Meilleure interprétation – Second rôle masculin : Luc Picard, Les mauvaises herbes
Meilleur court métrage – Fiction : Mutants d’Alexandre Dostie
Meilleur court métrage – Animation : Vaysha l’aveugle de Theodore Ushev
Meilleur scénario : Les mauvaises herbes de Louis Bélanger et Alexis Martin
Meilleure interprétation – Second rôle féminin : Céline Bonnier, Embrasse-moi comme tu m’aimes
Révélation de l’année : Rykko Bellemare, Avant les rues
Meilleur film documentaire : Manoir de Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe
Prix du public : 1:54 de Yan England
Meilleure interprétation – Premier rôle masculin : Gabriel Arcand, Le fils de Jean
Meilleure interprétation – Premier rôle féminin : Mylène Mackay, Nelly
Meilleure réalisation : Xavier Dolan pour Juste la fin du monde
Meilleur film : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
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