Actif depuis la fin des années 2000 dans le monde de la musique, Tomy Paré fait son chemin tranquillement afin de se faire connaître en tant que chanteur de country-folk. Son deuxième album, Sauvage dans le sang, paru en 2015, lui vaut une nomination dans la catégorie Auteur-compositeur de l’année au prochain Gala Country. Nous nous sommes entretenus avec lui à propos de cette reconnaissance acquise en plus de discuter avec lui de son parcours artistique et de ses racines autochtones.
Bien que Tomy Paré ait proposé sa candidature dans les catégories Chanson de l’année SOCAN et Auteur-compositeur de l’année, le fait que son nom ait été gardé dans cette dernière catégorie a été une agréable surprise pour lui : « C’est une catégorie importante, alors quand j’ai appris ma nomination, j’étais surpris, mais surtout heureux. Honnêtement, je ne m’attendais pas à ça. Ça a été une belle surprise, un beau cadeau. C’était au-delà de mes espérances », confie-t-il. Il espère que cette nomination, conjuguée au spectacle en programme double qu’il a offert avec Guy Brière à la Place des Arts le 3 juin dernier, lui ouvre davantage de portes. À l’instar de nombreux artistes, il rêve de pouvoir vivre de sa musique, lui qui travaille actuellement en tant que concierge pour la Commission scolaire de Montréal (CSDM) : « Dans mon milieu, il n’y a pas grand monde qui sait que je suis chanteur! Je n’en ai pas honte pour autant, je suis concierge depuis des années », avoue-t-il. « Ceci dit, ce n’est pas évident de vivre juste de la musique. J’ai deux enfants à nourrir aussi. Peut-être que je vais pouvoir vivre de ma musique un jour si ma carrière se développe… »
Passionné de musique francophone et québécoise depuis l’enfance, il a commencé à chanter et à gratter la guitare à l’âge de 15 ans après avoir reçu une guitare acoustique en cadeau. Pourtant, il ne s’accompagne avec cet instrument que depuis l’âge de 25 ans : « Je ne me sentais pas assez à l’aise pour jouer de la guitare sur scène, alors pour m’accompagner, j’engageais un monsieur pour jouer de la guitare », confesse-t-il. « Maintenant, je suis fier de pouvoir m’accompagner à la guitare. C’est agréable, car tu ne dépends de personne. Je peux arriver seul sur scène, avec ma guitare, et donner un show ». Son passage à l’École nationale de la chanson de Granby, en 2005, lui a donné la confiance pour développer sa carrière d’auteur-compositeur-interprète. Toutefois, sa 4e place obtenue au prestigieux concours de Ma première Place des Arts lui a permis de se faire connaître : « Ce concours a vraiment été celui qui m’a donné un élan. Il y avait des membres de l’industrie musicale qui étaient dans le jury. Même si je n’ai pas gagné, je me rendu dans les quatre derniers. J’ai vu ça comme une expérience, non comme un échec ». Néanmoins, ses démarches incessantes pour se faire connaître lui auront permis de se faire progressivement une place au soleil auprès du public et de l’industrie musicale québécoise : « Je me suis toujours dit tranquillement, mais sûrement, je me fais connaître du milieu. De plus, je suis une personne très persévérante, car ça prend de la persévérance dans ce milieu-là », glisse-t-il avec fierté.
Par ailleurs, il tient sa détermination de sa mère, une femme autochtone de la nation malécite. Il est fier de souligner qu’il soit un métis amérindien ayant grandi à Montchâtel, un quartier de Québec se situant près du village de Wendake. « J’y ai passé toute ma jeunesse à Wendake : je jouais souvent là, je passais souvent par là en autobus scolaire. Mais je n’ai pas été élevé dans le village huron. Cela dit, la culture autochtone a toujours été quelque chose qui m’a inspiré », admet-il. De surcroît, beaucoup de personnes issues des Premières Nations partageraient son amour de la musique country-folk : « Il y a beaucoup de musique country qui est jouée dans les communautés autochtones. Ce sont des gens qui aiment beaucoup la musique country-folk. Beaucoup de spectacles country s’y donnent. J’ai vu Paul Daraîche à la télé qui se rendait dans les communautés amérindiennes pour y donner des spectacles », signale-t-il. Dans la même veine, il amalgame son intérêt pour la culture des Premières Nations avec son amour du country dans le cadre d’une collaboration avec la poète innue Joséphine Bacon sur une chanson intitulée Toi maikan, maikan étant « loup » en innu. « Je suis assez fier que Joséphine Bacon participe à mon album, car elle est une poète innue assez connue au Québec », souligne-t-il.
Ainsi, la collaboration de Tomy Paré avec Joséphine Bacon pourrait figurer sur ce troisième album dont l’enregistrement est en cours. Un premier single annonçant la sortie de cet opus se retrouvera sur les radios du Québec à l’automne prochain. Surveillons aussi sa nomination dans le cadre du prochain Gala country qui aura lieu le 14 octobre prochain au Casino de Montréal et dont l’animation sera assurée par Mc Gilles. Pour en savoir plus sur Tomy Paré, rendez-vous sur sa page Facebook.
Crédit photo : Francis Doucet
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