Après Véronic DiCaire, le Québec a trouvé sa prochaine vedette de l’imitation chantée en la personne de Greg Tudeski. Digne successeur de Steeve Diamond et André-Philippe Gagnon, il maîtrise l’art de reproduire les voix des interprètes d’ici, des États-Unis et de la France avec une grande justesse. Dans le cadre de son premier spectacle Goldsinger : le voleur de voix, nous nous sommes entretenus avec lui concernant la genèse de ce dernier, le travail derrière l’imitation chantée et ses débuts professionnels dans le domaine.
Le premier spectacle d’imitations de Greg Tudeski découle de la demande du public dans le cadre de ses spectacles de stand up, d’il y a 8 ans. Ses talents d’imitateur y étaient davantage appréciés que son humour : « Je faisais de l’imitation juste pour le rappel. Finalement, les gens ont donné du feedback à la fin du spectacle : ils m’ont demandé de prendre ce que je faisais dans le rappel et de faire un show au complet avec ça », se rappelle-t-il. L’imitateur a ainsi laissé tomber l’humour pour embrasser cette carrière qu’il ne consacre qu’aux interprètes de la chanson populaire : Coeur de Pirate, Tina Turner, Sam Smith, Bonnie Tyler, Katy Perry, Lady Gaga, etc. Son premier numéro créé en 2011, L’homme radio, lui permet de dévoiler l’étendue de ses talents : « C’était vraiment un prétexte à aller chercher des voix de n’importe où; pas besoin de réfléchir à la manière de les mettre ensemble », expose-t-il. Son premier numéro s’est transformé en son premier spectacle, lequel repose sur la prémisse suivante : un mystérieux personnage a volé les voix des plus grandes stars de la chanson, les rendant incapables de se produire sur scène. « Le spectacle me permet d’aller chercher n’importe quoi et de m’adapter à différents types de scènes ou de festivals parce que la structure de Voleur de voix reste la même », ajoute-t-il.
Cependant, comment fait Greg Tudeski pour parvenir à imiter à la perfection toutes les voix contenues dans son spectacle? « Quand on est imitateur, on a généralement une corde vocale beaucoup plus courte ou moins épaisse que l’autre. C’est ce qu’on appelle le côté prédisposition », révèle-t-il. Mais il n’y a pas que ce facteur physiologique qui fait l’imitateur, loin de là. « L’imitation est comme un jeu de domino: si on met suffisamment d’indices, le spectateur finit par se dire que c’est la même voix. Ceci dit, ce n’est pas exactement la même chose, mais j’ai été chercher suffisamment de petites manies vocales de l’artiste : la petite voix qui craque au bon endroit, la respiration calquée exactement sur celle de l’artiste », décrit-il. « Ce sont ces bouts-là qu’on travaille après avoir écouté une chanson 60 fois. On arrive à se positionner et à aller chercher la voix ». Spécialisé surtout dans les voix d’interprètes féminines, il sort des sentiers battus en faisant des voix qui sont moins souvent imitées lors de ses représentations : « Ce qui me fait triper comme imitateur, c’est de trouver des voix qui ont une couleur différente. Ce ne sont pas des voix qui sont souvent imitées parce que plus difficiles à aller chercher, mais c’est intéressant, parce qu’il y a un vrai challenge », avoue-t-il, cherchant ainsi à repousser sans cesse ses limites d’imitateur.
Cet amour pour l’imitation, il la tient de sa jeunesse et du bagage musical de sa famille : « J’ai toujours chanté parce que je viens d’une famille de musiciens et on faisait énormément de musique à la maison, mais je me suis rendu compte, vers l’âge de 11-12 ans, que je reproduisais presque à l’identique une chanson qui passait à la radio », se rappelle-t-il. À l’école, durant son adolescence, ses talents devenaient également un jeu afin d’amuser ses amis avec des imitations de ses professeurs. Après avoir quitté sa France natale pour emménager au Québec il y a 15 ans, il délaisse momentanément les imitations pour se consacrer à des études puis une carrière comme gestionnaire en ressources humaines. Il finit néanmoins par revenir à ses premiers amours : « C’est revenu très vite parce que je faisais de la musique pure et dure en chantant dans un groupe de blues. Mais l’imitation revenait constamment : quand on faisait des tests de son, je faisais l’imbécile en faisant Marie Carmen qui chantait Route 666 », évoque-t-il. S’en suit ainsi sa participation à l’émission En route vers mon premier gala Juste pour rire en 2011 ainsi que d’autres concours et une présence remarquée au spectacle 100 % inimitable l’année dernière aux côtés de Joël Legendre et Véronique Claveau.
Bien que sa carrière en soit encore à ses débuts, Greg Tudeski compte bien faire connaître sa grande variété de voix chantées à l’ensemble du Québec. Il continue ainsi de promener son spectacle Goldsinger : le voleur de voix au moins jusqu’à l’automne prochain. Nous ne pouvons que souhaiter du succès à ce Robin des Bois de la chanson qui vole les voix des interprètes d’ici et d’ailleurs pour les transmettre au grand public à travers ses spectacles! Pour suivre ses activités, vous pouvez visiter son site web et sa page Facebook.
Photos : courtoisie Pur Communications
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