
Comédien, auteur, metteur en scène, peintre, illustrateur… Jonathan Caron est ce qu’on peut appeler une personne aux multiples talents. Ces différents projets, il les mène avec adresse et sincérité, le plus sérieusement du monde, mais sans se prendre au sérieux.
Originaire de Québec, Jonathan Caron se considère avant tout comme un passionné de théâtre. « Je pense que je n’ai jamais arrêté le théâtre depuis que j’ai neuf ans », dit-il en toute simplicité. « C’était donc naturel pour moi d’entrer dans le programme Interprétation théâtrale du Collège Lionel-Groulx. Tout au long de mon parcours, il y a eu de beaux défis qui se sont présentés à moi ». En sortant de sa formation, le jeune homme a décidé de se lancer dans des projets d’écriture et donc « de me créer ma propre job ». Son premier projet, Starshit, a été coécrit avec son amie Julie Renault. « Dans cette pièce, nous voulions mettre le doigt sur ce que j’appelle un dévouement corporatif total. C’est en quelque sorte une critique de la société que l’on propose à travers les employés de cette usine à café tellement fiers et dévoués à l’entreprise pour laquelle ils travaillent ». Ce projet a reçu le prix Auteur dramatique BMO Groupe financier du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. « Ça a vraiment été une belle tape dans le dos », mentionne Jonathan Caron.
Parmi les autres projets marquants du jeune homme, mentionnons son premier texte en solo, Philadelphia High School, qu’il a mis en scène au Théâtre Denise-Pelletier. « C’était un spectacle pour adolescents. En fait, je voulais les amener à réfléchir sur la question du fanatisme, voire de l’endoctrinement qu’on peut vivre vis-à-vis des personnages de téléséries que l’on apprécie. L’idée était d’amener une réflexion autour de l’être et du paraître. Cette question de l’endoctrinement apparaît souvent dans mes écrits, je sens que c’est une tendance chez moi ».

Enfin, l’année 2018-2019 a été comme un conte de fées pour Jonathan Caron. « Tout d’abord, il y a eu Fame, la comédie musicale. C’est quelque chose qui m’a toujours intéressé, un peu comme un plaisir coupable qui serait de moins en moins coupable et de plus en plus assumé », souligne l’artiste en riant. « En plus, je n’étais pas certain de pouvoir prendre un rôle de chanteur. Finalement, je suis passé à travers les différentes étapes et j’ai vécu un conte de fées avec des personnes formidables! Je n’y croyais tellement pas ».
Parmi les autres projets, mentionnons Les Sapiens, une émission de la Zone Jeunesse de Radio-Canada dans laquelle Jonathan Caron interprète Rock-André. « J’adore ce projet un peu absurde qui se déroule en plein coeur de la préhistoire. Je suis content de faire partie de la saison 2 qui est actuellement en cours de tournage ». Enfin, ajoutons la pièce Guérilla de l’ordinaire, qui s’attaque aux manifestations visibles et invisibles des violences sexistes ordinaires, un projet qui vient tout juste de se terminer. « C’est un projet de Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent auquel j’ai tout de suite dit oui. Je ne le regrette pas, c’était une expérience formidable sur un sujet d’actualité, entre militantisme et féminisme ».
Si Jonathan Caron espère, que son été s’annonce un peu plus clame, il nourrit par contre des projets d’écriture. « J’aimerais écrire pour la télévision », me dit-il avec simplicité. « Je travaille également pour un projet de livre jeunesse, avec un ami. Je souhaiterais illustrer les textes, mais nous sommes seulement au début du processus ». Décidément, ce jeune en a des cordes à son arc et il sait comment en jouer… même si la musique est l’un des arts qu’il ne maîtrise pas!
Entrevue réalisée par : Christelle Lison
Crédit photo : Marie-Claude Lapointe
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