
Bien qu’il soit peu connu du public, Francis Gallant roule sa bosse en musique depuis 20 ans déjà! En 2014, il lançait son EP Ma vie en Stéréo et depuis septembre 2018, il anime une émission hebdomadaire sur les ondes du FM 103.3-La radio allumée de Longueuil. En mai dernier, il recevait la mention Personnalité de l’annéeFrancoMusique 2019et je suis allée à sa rencontre afin d’avoir ses impressions, puis faire un survol de sa carrière.
Francis, en mai dernier, tu recevais la mention Personnalité de l’année FrancoMusique, mention que tu as reçue grâce aux votes du public. Comment as-tu appris la nouvelle?
J’étais à la ronde avec mon fils. Avant qu’on fasse l’annonce des gagnants, j’ai reçu un courriel de Roch Archambault qui voulait que je lui fasse parvenir une photo, car j’étais en nomination. Un peu plus tard, on m’identifiait sur Facebook comme étant le gagnant de la catégorie Personnalité de l’année. Je peux te dire que j’ai ressenti une grande chaleur dans tout le corps. J’étais loin de me douter que j’aurais le prix, c’est la plus belle tape dans le dos de toute ma vie! Moi qui suis timide à la base, me faire dire par monsieur Archambault que je recevais ce prix voté par le public et par l’industrie, ça m’a vraiment faite la plus belle des caresses.
En apprenant la nouvelle, qu’aurais-tu voulu dire aux gens qui ont voté pour toi?
Premièrement, pourquoi moi? Est-ce que c’est une blague? C’était trop beau pour être vrai. J’ai communiqué avec Roch Archambault pour m’assurer que c’était vraiment moi et il m’a certifié que c’était nouveau de cette année, mais tout à fait sérieux. À ces gens qui ont voté pour moi, j’aimerais dire : vous avez allumé une étincelle en moi et vous avez peut-être mis un baume sur des plaies du passé apparues lorsque certaines personnes qui sont passées dans ma vie m’ont enlevé énormément de confiance. Peut-être que j’aurais dû me faire confiance avant dans ma vie. Grâce à vous, j’ai le goût de continuer à m’améliorer dans ça!
Crois-tu que ton rôle d’animateur de radio a contribué aux votes que tu as reçus?
Absolument! 110 % c’est l’émission, ce n’est pas le chanteur qui a fait ça. C’est certain que c’est le FM 103.3-La radio allumée et France Dubé qui a cru en moi. Qui a toujours cru en moi, même en tant que chanteur avec Ma vie en stéréo et qui m’a donné cette chance-là, unique. Donc, c’est sûr que c’est La radio allumée qui a fait faire ça. C’est un privilège d’avoir un micro, et d’avoir ce micro-là, il faut savoir s’en servir et être respectueux avec les gens. Je pense que les gens ressentent ma sincérité en ondes et mes invités le ressentent aussi. C’est la radio qui a fait en sorte, je pense, que les gens me connaissent plus personnellement.
Justement, parlant de ton émission Les jeudis en stéréo, comment ce projet est arrivé dans ta vie?
C’est arrivé par France Dubé. Je n’avais jamais fait de radio, mais elle m’a dit que ce n’était pas grave, qu’ils allaient me former. Elle m’a dit de me faire confiance. J’étais terrorisé, mais j’avais une idée où je voulais amener les artistes pour les mettre en lumière. Pour moi, l’important dans ce projet des jeudis en stéréo, c’est de mettre les artistes en lumière et non de me mettre en lumière. C’est de les accueillir, un peu comme si nous étions autour d’une table entre amis autour d’une raclette là. On jase de carrière, on leur fait une rétrospective en même temps, ce qu’ils ont rarement là, tu sais? Tous les bons coups en carrière, voir comment ils en sont arrivés où ils sont, connaître leur ascension.
Mais, au départ, tu coanimais avec Nancy Dumais. Est-ce que c’était un mélange de vos idées?
Oui, absolument. Au départ, c’était pour mon projet duo avec Nancy, qui a quitté pour des raisons personnelles et ça m’a fait énormément de peine. Ce fut vraiment une grosse peine pour moi. D’autant plus le gars qui n’a pas confiance en lui là, ça été « ayoye », il faut que je continue seul et comment continuer seul!
Lorsqu’on écoute l’émission, on remarque que tes invités viennent de différents milieux, mais plus souvent du milieu de la chanson. Il y a une raison à ça?
En fait oui. Il y a beaucoup de gens de la chanson, mais j’essaie quand même de varier un peu la programmation avec des comédiens, des humoristes, des auteurs, des gens en décoration, etc. La saison dernière, j’ai reçu notamment Saskia Thuot et Manon Leblanc. J’essaie vraiment d’aller dans plusieurs univers, mais c’est vrai que la majorité sont souvent des chanteurs. Pourquoi? Parce qu’il y a beaucoup de sorties en radio et on est une radio, donc c’est peut-être plus intéressant pour l’auditeur, ils aiment les performances en studio!
Lorsque tu as commencé à faire de la radio il y a un an, est-ce que tu te doutais que tu serais de retour encore pour une deuxième année?
Pas du tout. Premièrement, je ne savais même pas si j’allais être là un mois plus tard. Je ne savais pas s’ils allaient me garder. J’étais terrorisé. Pour la première émission, j’ai appelé Philippe Berghella et il m’a dit, je vais y aller. Il fallait que j’aie quelqu’un avec qui je vais me sentir à l’aise pour débuter, mais malgré ça, je tremblais à l’intérieur. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire. Je m’étais préparé, mais encore là, tu arrives et là le micro allume, tu pars ta pub d’émission et t’as un show de deux heures à meubler. Donc, Nancy et moi avons été consciencieux. On faisait beaucoup de recherche, on arrivait le plus outillés possible. Encore là, on se donnait une pression pour être bien préparés par respect de l’artiste invité, parce que nous aussi, on l’est artiste et on en a fait de la promo. On ne savait pas si on serait bon, si on allait rester. Donc, je suis d’autant plus fier de ça, de signer une deuxième année!
Tout à l’heure, tu disais que tu étais chanteur. Depuis que tu as commencé à faire de la radio, est-ce qu’il t’est déjà arrivé de t’imaginer ne plus chanter?
Oui, j’ai pensé abandonner puis d’arrêter, mais tu sais, la vie est drôlement faite, parce qu’on dirait que la vie me ramène toujours à la chanson. J’ai eu des belles joies en chanson, je ne peux pas me plaindre, Ma vie en stéréo a quand même très bien fonctionné pour un premier EP d’un nouvel artiste émergent. J’ai joué beaucoup dans les radios, j’ai eu de belles réactions. Même dans le palmarès Adisq, j’ai eu des réactions fortes sur deux chansons plus mon extrait de Noël avec mon fils Tout va changer. Par contre, en tant qu’artiste indépendant, c’est difficile de se battre dans une grosse industrie où il y a si peu de place et si peu de visibilité.
Lorsque tu jettes un regard sur ta carrière, sur l’ensemble de ta carrière, de quoi es-tu le plus fier?
Où je suis fier, c’est que je n’ai pas eu de grosse équipe, que je ne suis pas passé par des émissions comme La Voix ou Star Académie. Je suis arrivé dans un métier où il n’y a plus de visibilité, ou très peu. Même dans les radios, c’est très segmenté et c’est quand même assez difficile d’avoir des entrevues. Malgré tout, je suis arrivé avec mon EP Ma vie en stéréo avec le son de John Nathaniel.

John Nathaniel, qui est reconnu dans l’industrie musicale, tu l’as connu comment?
Je l’ai connu au 50e anniversaire de Patrick Bourgeois. Moi, j’avais vu Fred St-Gelais à cette fête-là, qui est l’ami de Patrick, mais il n’avait pas le temps, donc vite fait, il m’avait référé John Nathaniel. Moi, je voulais travailler avec Fred St-Gelais, mais il faut commencer quelque part! J’ai commencé quand même avec un très, très grand dans l’industrie, mais je ne le connaissais pas. Donc, belle surprise de la vie, il m’a fait des superbes musiques et arrangements extraordinaires et ça été un bonheur de travailler avec lui. Ensuite, je suis entré en radio et on connaît la suite. Je suis entré tout de suite en réseau, en fait il y a les radios correspondantes et les radios BDS et j’ai fait mon entrée dans le BDS tout de suite.
Donc, où je suis plus fier de moi, c’est encore dans mes non-confiances, dans mes grands doutes, il arrive toujours de quoi. Je suis quand même quelqu’un de fonceur, j’ai foncé malgré mes doutes, malgré mes angoisses, malgré mes incertitudes et j’ai réussi à accéder à une industrie où c’est très difficile d’entrer. Je pense qu’avec les années, j’ai gagné une cote d’estime aussi, donc ça, j’en suis très fier!
En terminant, Francis, j’aimerais savoir s’il y a des choses que tu ferais différemment si c’était à recommencer?
Je te dirais que j’ai commencé tard à 37 ans, toujours à cause de cette non-confiance là, toujours dans des histoires d’amour pas possibles où je m’oubliais. Si j’ai quelque chose que je regrette, c’est ça, ne pas avoir mis le temps sur moi et d’avoir réalisé trop tard que c’est ma place et que je suis sur mon X lorsque je suis dans le show-business. Tu sais, une passion qu’on essaie de mettre de côté ne meurt jamais et nous rattrape au grand galop. Tant qu’on n’a pas réalisé notre mission de vie bien, on est faite. Notre mission va nous poursuivre jusqu’à ce qu’on le fasse.
On peut entendre Francis Gallant chaque jeudi dès 20 h sur les ondes du FM 103.3 ou en direct sur le lien suivant : www.fm1033.ca/ecouter-en-direct/ et on peut aussi le suivre sur Facebook.
Il sera aussi du spectacle Le Rétroshow en compagnie notamment de Mélissa Bédard, Natalie Byrns, Audrey Gagnon et Mike Lee le 21 novembre prochain au Théâtre Fairmount de Montréal. On peut se procurer des billets ici.
Crédit photos : Manon Monosiet
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